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Liv Tyler: l'interview
Fille du chanteur du mythique groupe de rock Aerosmith et du mannequin Bebe Buell, Liv Tyler a débuté une carrière de mannequin dès l'âge de quatorze ans. Elle s'est ensuite tournée vers le septième art. Consacrée par "Armageddon", la voici à l'affiche de la superproduction de cette fin d'année, le film événement "Le Seigneur des anneaux" .Sortie en exclusivité mondiale le 19 décembre
L'OFFICIEL : Qui est Arven, le personnage que vous interprétez ?
Liv TYLER: Un elfe. Les elfes sont véritablement extraordinaires. Ils ont sur nous, humains, l'avantage de connaître l'immortalité. Cette chance de ne jamais vieillir me fascine. Quelle femme n'a pas peur de cette avancée irréversible dans l'âge? Dans le film, je joue une jeune femme qui tombe amoureuse d'un mortel, Aragorn. Son problème, en fait, durant toute l'histoire, est le suivant: vaut -il mieux vivre un amour totalement heureux pendant quelques années ou atteindre l'éternité sans jamais avoir connu cet amour ?

Votre choix?
Quelle jeune femme romantique, et j'en suis une, renoncerait au bonheur de l'amour ?

Vous placez l'amour au-dessus de tout ?

C'est évident! Quand vous avez la chance de connaître quelqu'un avec qui vous pouvez tout échanger, tout partager, c'est le bonheur avec un grand B!

Ce bonheur, vous le connaissez ? Vous l'avez connu ?

J'ai beaucoup de chance. Je partage l'existence d'un musicien fantastique bassiste du groupe Spacehog, Roy Langdon. Un Anglais prévenant, courtois, raffiné. Très British, vraiment. Nous souhaitons nous marier dès que nos activités respectives nous en laisseront le temps. Mais bon, j'en ai déjà trop dit, je n'aime pas parler de ma vie privée.

Par pudeur ?
Je ne crois pas. Je ne vois surtout pas en quoi mon existence, toute simple, peut captiver les gens. Je mène la vie de tout un chacun, à cette exception près que, exerçant un métier d'actrice, je suis tout naturellement plus exposée à la médiatisation.

L'idée de devenir actrice vous est-elle venue progressivement ou était-ce la poursuite d'un rêve d'enfant ?
J'ai toujours rêvé de devenir LA star de Hollywood! Non, bien sûr, je plaisante. Je n'ai jamais décidé, à quelque moment que ce soit, de poursuivre une carrière d'actrice, mais le hasard a voulu que, vers l'âge de seize ans, je fasse un peu de mannequinat, ce que je n'ai pas aimé d'aillèurs. On m'a alors demandé de passer quelques auditions et ça m'a beaucoup plu. Une photo de moi a été publiée dans un magazine ("Rolling Stone", NDLR). Mon agent l'a découverte. Il a appelé un directeur de casting qu'il connaissait et lui a dit: "As-tu entendu parler de cette fille? L'as-tu vue?" "Elle vient juste de quitter mon bureau", a répondu le directeur en question. Et tout a démarré ! J'étais précisément en train de lire le scénario du film de Luc Besson "The Professionnal" (devenu "Léon" en français, NDLR). J'ai eu mon premier rôle très peu de temps après, et tout s'est enchaîné ensuite assez vite. Là, ma décision a été prise vraiment, je serai actrice. Quand j'ai été pressentie pour un deuxième film, "Heavy", la production m'a avertie: "Nous disposons d'un budget extrêmement serré, êtes-vous partante ?" Je n'ai pas hésité une seconde: "Je comprends tout à fait ça, c'est pas grave, je continue avec vous." Et puis, sans que j'y sois pour grand-chose, les budgets des autres films que j'ai tournés ont été crescendo. Aujourd'hui, mon plaisir de jouer est intact, je suis vraiment accro à la caméra... et je n'ai pas non plus à me plaindre de mes cachets !

Comment vivez-vous votre célébrité ?

Il ne faut rien exagérer! Je ne vis pas en me disant: "Tiens, tu as des amis célèbres, tiens, on t'accoste dans la rue, quelle star tu es, ma fille.!" (rires). Ce que je déteste, c'est être prise en photo par des gens que je ne connais pas et qui ne m'en demandent pas l'autorisation. Il y a ceux aussi qui m'apostrophent, comme si le fait que je sois connue leur donnait le droit, en tant que public, de s'approprier ma personne. C'est insupportable et ça me rend folle. En revanche, comment ne pas être reconnaissante au public de s'intéresser à moi ?

Si vous n'aviez pas été actrice, quel métier auriez-vous aimé exercer ?

Sans la moindre hésitation, chef cuisinier. Un rêve. Vous trouvez ça stupide? J'adore cuisiner. C'est vraiment chez moi une obsession.

Vous arrive-t-ll de venir en France ?

Je m'y suis rendue plusieurs fois, à Paris, à Cannes. J'aime ce pays, superbe. Et les Français m'ont manifesté beaucoup de sympathie. Je suis venue y défendre un film, "That thing that you do". J'étais descendue à l'hôtel Ritz, dans une suite somptueuse. J'adore ces palaces anciens au charme fou. Bien qu'Américaine, je suis amoureuse de l'Europe en général. Tous nos buildings ne peuvent être comparés avec la beauté de ce que l'on trouve en Europe.

Vous intéressez-vous à la mode ?

Si je m'y intéresse! Je suis une totale fashion victim, tant je mets d'argent dans les fringues! Vraiment, j'adore !

Êtes-vous fidèle à un style, à un couturier, ou butinez-vous de-ci de-là, au gré de votre humeur ?
J'aime beaucoup quelques jeunes créateurs londoniens ou new-yorkais, pas forcément connus. I1s ont de petites boutiques. Les découvrir est pour moi un réel plaisir. J'adore aussi, bien sûr, la haute couture française, représentée pour moi par Coco Chanel et Yves Saint Laurent. C'est sobre, et en même temps d'une extraordinaire beauté. Voilà d'authentiques stars.

Si votre mère a été Playmate pour le célèbre magazine d'Hugh Hefner, Playboy, vous, vous êtes plutôt costume d'époque !
Oh oui, oui! C'est pour moi un plaisir de porter des vêtements créés spécialement pour un film par tel ou tel grand couturier. Pour "Le Seigneur des anneaux", par exemple, j'ai passé un temps fou avec la créatrice des costumes, Ngila, à l'aider, à donner des suggestions. Le résultat de son travail est absolument remarquable. C'est magnifique.

Suivez-vous les tendances à la lettre ?
Eh bien justement non. J'aime un vêtement pour lui-même, pas pour son côté avant-gardiste. Mon style est en fait assez éclectique. Rien ne m'énerve autant que de voir tout le monde se jeter sur un vêtement dont j'ai envie. Sous l'influence des magazines, de la plus petite boutique à 1ere plus grande., tout le monde copie tout le monde. Résultat? Une uniformisation qui exclut toute originalité.

Vous n'aimez donc pas être conseillée ?
Si le conseil est judicieux, j'en tiens évidemment compte. Mais jamais je ne laisse quelqu'un choisir à ma place. La décision me revient toujours. Je n'aurais sans doute pas pu continuer à être mannequin, il m'aurait été difficile de porter des ensembles que je n'aimais pas. On m'emmerdait tout le temps à m'imposer des habits que je détestais.

Craquez-vous pour un parfum particulier ?

De manière étrange, mon parfum favori est un parfum pour homme, Gendarme. C'est ultra-léger. Je le porte en permanence. Je n'aime pas les senteurs fortes, qui enivrent. Une seule exception, 1es parfums Chanel, le Numéro 5 en tête. Il est un autre parfum français que j'apprécie beaucoup, un produit pour bébé, en fait, qui s'appelle Moustic et qui sent le citron.

Quel est pour vous le luxe suprême ?
Waaooh! Peut-être bien partir en thalasso. Oui, m'offrir un séjour en station thermale; y passer des vacances. ..le pied ! Surtout ne me demandez pas pourquoi, je serais bien incapable d'en donner la raison. Sans doute faut-il voir là une décadence dans ma simplicité! (rires).

Votre moteur, dans la vie ?
J'aime beaucoup vivre tout à fond dans tout ce que je fais ; L'actualité récente que nous avons vécue à Nèw York m'incite à vivre encore plus à fond que jàmais. De quoi demain sera-t-il fait ?

Aimeriez-vous changer quelque chose en vous ?
Plein de choses"assurément! (rires) Je fais un gros travail sur moi-même, en continu. Je suis timide et je mentirais si je disais que je suis totalement immunisée contre le jugement que l'on peut porter sur moi, contre le regard aussi des gens. Tout en restant ce que je suis, je m'efforce de moins prêter attention à tout cela.

Le trac, vous connaissez ?
Horrible ! Le pire. ..LE PIRE ; J'ai été, sollicitée pour présenter les Awards ou pour faire Saturday Night Live. je ne peux pas, tant ça me paralyse. Je n'arrive pas à me l'expliquer. Le plus bizarre, c'est que je me sens si à l'aise en tête à tête avec quelqu'un et que dès que j'ai à prendre la parole en public je suis morte de trouille. Je dois absolu- ment dépasser cette peur panique. Je suis en train, il me semble pourtant, de m'améliorer.

Un compagnon idéal, une notoriété qui s'affirme à chaque film d'avantage, jeune, jolie, séduisante, elle est belle la vie, non ?
J'ai beaucoup de chance, j'en suis consciente ! Merci au passage pour tous ces compliments qui me font rougir ! Même s'ils ne sont pas sincères, et je ne doute pas qu'ils le soient, c'est toujours agréable à entendre t (rires) Je ne connais rien de meilleur pour vous donner confiance en soi.